Beaucoup de parents s’interrogent lorsqu'ils entendent parler de leur enfant dans d’autres contextes comme l'école, le sport, chez les copains,… Ils ne reconnaissent pas toujours les traits de leur enfant dans les propos d’autrui. Ceci crée certaines fois des tensions, des quiproquos voire des étonnements agréables ou désagréables.
Le lieu de vie familial est souvent la proie de tension, agréable ou non : en effet, l’enfant cherche à satisfaire principalement 2 besoins : être aimé et se sentir en sécurité.
Pour satisfaire le premier, il cherche à plaire à son parent, quant au deuxième, il est fondé sur la relation elle-même. Beaucoup de parents se sentent sous pression vis à vis de cette demande inconsciente de l’enfant qui, ressentant cela, renvoie à son parent cette tension. L’ambiance familiale devient alors « électrique ». Ce climat est d’autant plus chargé que les parents pensent être les seuls garants de la construction de leur enfant. C’est là qu’interviennent les autres contextes de vie de l’enfant !!! L’école, le sport, les copains,… lui permettent de se dégager des besoins parentaux, de ses propres angoisses à ne pas parvenir à satisfaire les besoins et attentes des parents.
De ce fait l’enfant peut exprimer ce qu’il est, ressent,… sans être pris dans des enjeux relationnels et peut donc explorer le monde qui l’entoure. Il est donc important de se déculpabiliser en tant que parents car ce n’est pas toute la construction de l’enfant qui se fait à la maison.
Le rôle de la parentalité est de donner une base, un socle de départ qui se construit à travers des règles, de la bienveillance et de l’amour. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’avoir toujours les réponses à donner à ses enfants, ou de ne jamais commettre d’erreur ou de ne pas montrer que l’on peut pleurer ou même de tout expliquer à son enfant sous prétexte que l’on communique. En fait, toute idée préconçue qui verrouille le parent dans une culpabilité et un sentiment d’échec. Au contraire, l’enfant a besoin de savoir que son parent est un être humain qui a surtout des ressources. En effet, pleurer et expliquer à son enfant que l’on est triste puis mettre des choses en place pour aller mieux, montre à son enfant comment faire face à certaines difficultés de la vie. Mais ne jamais pleurer sous prétexte que c’est pour les faibles ou pleurer tout le temps car on est en dépression, l’enfant ne peut pas porter cela et il faudra alors que le parent prenne soin de lui car quelque chose ne va pas.
Si on schématise la part du rôle parental au fil de l’évolution de l’enfant, on constate :
- Le bébé agit principalement en fonction de ce qu’il repère chez ses parents, puis il va pouvoir être plus ou moins influencé par d’autres contextes selon le mode de garde par exemple ou d’autre rencontre extérieure. Vers l’âge de 2 ans (environ !), l’enfant entre en période du non et expérimente par là-même la rencontre de ses propres désirs, besoins avec son environnement. Au départ il dit non sans trop y mettre de sens mais pour se l’entendre dire. Puis il se rend compte qu’il se différencie de son parent grâce à ce petit mot « non » et commence ainsi à affirmer sa propre personnalité. Il s’agit donc d’une période très importante pour l’enfant mais certaines fois décrite par les parents comme difficile.
- L’enfant reste encore très influencé par son environnement familial mais petit à petit les rencontres extérieures lui donne une autre vision des choses qui laisse une empreinte dans son esprit. L’enfant essaie de plus en plus de composer avec ces 2 univers et essaie surtout d’en dégager une idée qui lui est propre ce qui montre qu’il continue à se construire une identité.
- L’adolescent laisse une grande place à l’environnement social mais il est tiraillé entre son rejet de l’enceinte familiale et son besoin de cette dernière. Il est à ce moment là comme dans une sorte de 2ème période du non dans le but d’affirmer sa personnalité. Cependant étant en interne dans une position oscillant entre le statut « post-enfant » et le statut « pré-adulte », il se sent parfois perdu. Ce dont l’adolescent semble sûr est qu’il n’a plus consciemment envie d’être un enfant aux yeux de ses enfants et veut le revendiquer. De ce fait, il peut prendre certaines décisions simplement en contradiction avec ses parents : c’est sa façon de s’affirmer ! La position parentale peut être de laisser l’adolescent faire ses propres expériences tout en étant présent : maintien des règles, communication, activité parent/enfant comme ciné, jeux vidéos… en fonction de ce qui est possible. Tout est bon pour garder le lien sauf lui laisser faire ce qu’il veut…
- L’adulte face à une situation quelconque peut consulter son parent et non faire ce qu’il dit, sans se poser de question. Grace à ses expériences (dans le milieu familial ou dans un contexte extérieur), l’adulte fait ses choix en fonction de ce qui lui semble être bon pour lui. Ainsi, permettre à l’enfant de découvrir d’autres contextes de vie en fonction de sa curiosité et de son âge, c’est lui permettre de grandir. Or il ne peut le faire que sous le regard bienveillant et sécure de son parent.
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